samedi 30 novembre 2013

L'armistice

Être ou ne pas être, telle est la question, disait l’autre. Question toute simple, mais qui requiert un brin de réflexion, surtout quand la question s’applique à un sport de haut niveau. Être un athlète élite, ou un banal sportif ? S’appliquer à pédaler vite, ou simplement pédaler ? Vie monastique, ou vie ludique ? Telle est la question.

Déjà quelques semaines que je n’ai écrit de petit mot sur cette tribune, probablement parce que cette réplique shakespearienne me creusait l’encéphale. Et comme mes envies d’activités cyclables sont légèrement à l’opposé de celles d’un maire torontois bien à la mode ces temps-ci, loin de moi l’idée de me morfondre dans la sédentarité. 

Quand il est question de prendre ce genre de décision, je n’ai jamais été bien talentueux. C’est bien moi, mon signe astrologique le confirme. Une vraie balance ; je ne suis pas le champion des décisions, tout comme je suis sensé apprécier particulièrement les couleurs rouge et bleu. Or, je dois dire que je ne suis pas plus fan de Capitaine America que de ces deux couleurs ornant son déguisement.

Il me fallut donc prendre une décision. Le choix ne s’annonçait pas des plus aisés. Dans le coin droit : la course à pied. Sport le plus ancestral qui soit, simple, universel, et que j’ai secrètement aimé pendant toutes ces années alors que je poussais sur les pédales. Dans le coin gauche : le vélo. Mon premier véritable amour. Mon premier vélo de montagne n’était pas bien loin de mon oreiller, tout juste à côté de mon lit, à portée de main. (Et parfois encore aujourd’hui je l’avoue.)

Or je n’ai jamais aimé les conflits. La décision fut donc que je m’adonnerai aux deux activités. Un armistice en quelque sorte. Pourquoi pas, tout le monde est content. Aller vite sur deux roues et sur deux pieds c’est possible, et cela risque de contribuer à mon bon plaisir. Qui dit plaisir dit succès. Qui dit succès dit et surtout accompli ce qu’il veut. Alors voilà, les deux ce sera.

Pour l’instant, mon menu hivernal se compose à la fois de séances de computrainer, de course à pied et de ski de fond au passage. Un bel équilibre en soi. Mes objectifs de performance eux seront tout autres, mais toujours aussi bien équilibrés. Bien que je ne sois capable de mettre de côté l’idée de la quête de vitesse, les hautes voltiges de la performance devront un tantinet se passer de mon dévouement des plus complets. Je préfère y aller avec l’inspiration du moment, mais toujours avec autant d’ardeur à la tâche.


Avec l’ardeur vient inévitablement un but. Mis à part de poursuivre ma quête de bon temps,  je participerai à diverses compétitions de course à pied en forêt et sur bitume, en plus de celles à vélo de montagne, tout ceci dans un esprit des plus pacifiques à l’égard de la balance de mes plaisirs.  

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