lundi 14 mai 2012

Mea Culpa


Les confessions semblent la grosse mode, alors je me lance :

Je l’avoue. Je suis dopé.

Les endorphines, vous connaissez ? Une substance euphorique et analgésique libérée par le cerveau suite à un effort physique. Dopé aux endorphines. Il n’y a pas plus légal et sain.

J’en ai une sérieuse dépendance. Les quelques annulations d’entraînements ces derniers jours me l’ont confirmé. Blessure oblige. Privé de ma dose quotidienne, je vacille au-dessus d’un abîme sans fond.

Le sevrage est pénible. Tout d’abord, il y a la colère. La colère de subir le bon vouloir d’un tendon récalcitrant. Ensuite vient la panique. La panique des jours puis des semaines qui s’enchainent, du temps qui fuit, des courses qui approchent, de la forme qui s’enlise. Suit la frustration. Celle de ne pas être à la hauteur de tous les efforts fournis. Enfin vient la remise en question : ai-je fait mon temps ?

Non. Du moins pas encore.

L’endorphinomanie, c’est probablement une des plus belles dépendances. Chaque entraînement, chaque sortie de vélo, c’est une bonne occasion d’y gouter. Gouter à l’euphorie, à la béatitude, à l’extase.

Sevré, je me suis surpris, tel un toxicomane, à tout faire pour ne serait-ce qu’une dose. Tout y est passé : alimentation, position sur le vélo, techniques de récupération. Tout pour que ce coquin de genou ne perturbe plus mon bon plaisir.

J’ai souffert. Pas juste mentalement, physiquement aussi. J’ai confié le mal aux bons soins de plusieurs spécialistes, dont un physiothérapeute aguerri. Ce cher monsieur m’a brutalement soulagé d’une tension qui nuisait au bon fonctionnement de l’articulation rebelle. La technique : un ponçage de la bandelette iliotibiale. Le prix : un terrible supplice corporel.

Vous voulez savoir à quel point? Imaginez simplement Rocky Balboa exerçant son punch sur votre bandelette. À faire grimacer Chuck Norris.

Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour sa dose d’endorphine…

Je l’ai finalement eu ma rechute. Samedi, j’ai joint quelques sympathiques cyclistes pour une petite compétition : première étape du circuit régional. Le genou a tenu bon, le moral aussi. En fait, j’étais plutôt de bonne humeur.


Voilà qui s’annonce plutôt bien. La première coupe Canada aura lieu ce samedi à Tremblant. J’y anticipe un gros trip d’endorphine.

Première course régionale, Val-Morin