Je courrais tout bonnement lorsque vint à moi un de ces
moments exquis, que Bouddha aurait qualifié de Nirvana.
Les jambes frétillantes, rien en tête, je gambadais
allégrement et savourais les joies de l’effort naturel. Ces moments sont
précieux, et comble de bonheur, ils se multiplient alors que j’enchaîne les
sorties sur mes deux pieds.
Vous le comprendrez, j’adore courir. J’adore la sensation de
retour aux origines primitives. Ce sport a toujours été pour moi très plaisant.
Je crois même l’avoir aimé en secret pendant toutes ces années de vélo. Or,
pratiquer un sport de haut niveau tel que le vélo de montagne implique certains
sacrifices, comme celui de rayer la course à pied des activités estivales.
Entraînement oblige.
Mais voilà déjà un petit bout de temps que je ne m’attarde
plus à ces contraintes. Depuis, je redécouvre petit à petit mon corps, ce pour
quoi il est fait. Pédaler est une activité tout de même plaisante. Mais logiquement,
mes jambes sont conçues pour marcher, et ultimement pour courir, sauter, et
grimper.
Courir en forêt, c’est zen. Dès que mes pieds foulent un
sentier, tout mon être fait appel à ses instincts de chasseurs-cueilleur. Bondis
sur la roche. Grimpe. Accélère. Ça tourne, accroche-toi aux arbres. Petites
foulées, et hop! Saute le ruisseau. Dévale la pente. Contracte les abdominaux et les cuisses, puis détend le reste. Laisse-toi aller. J’imagine nos ancêtres courir
après un bison ou n’importe quelle autre pièce de viande préhistorique, et je
comprends un peu mieux nos fonctions motrices.
Courir sur l’asphalte, c’est sportif. En demeurant tout
aussi zen, ajoutons les défis du chrono et de la distance. Plus vite et plus
loin. Je crois que c’est ce qui nous distingue de nos ancêtres primitifs. Ils n’avaient
pas le loisir de s’adonner aux joies de la course. La course faisait partie de
leur vie. Nous, nous avons le loisir de jouer avec le temps, avec la distance,
de nous lancer des défis adaptés à nos diverses réalités.
Courir un ultra marathon ou s’inscrire à son premier 5
kilomètres? Il y en a pour tous les goûts. Pour ma part, il y a quelques semaines
que j’envisage de tenter le mystique marathon. Après quelques semaines d’hésitations,
à savoir si mon corps supportera la charge d’entraînement tout en évitant les
blessures, j’ai décidé de participer à mon premier 42 km à la mi-octobre, à
Rivière-Rouge.
J’aimerais bien franchir le fil des 42,125 kilomètres en
dessous des 3h10, voir des 3h05. Peut-être en dessous de 3h, mais pour en
arriver à ce chrono, ça me prendra quelques bons gros steaks de bison. Je suis
aussi bien de commencer à courir tout de suite pour attraper le plus gros
spécimen.
En dehors du marathon, si tout se passe bien, je m’élancerai
pour un demi-marathon le 27 octobre, à Magog. D’ici là, je me dévoue à ma foulée,
à améliorer sa souplesse, sa fluidité et sa rapidité. Pour ce qui est du vélo,
je verrai cet hiver. Peut-être rembarquerai-je dans le merveilleux monde de la
course sur deux roues, mais pour l’heure, j’ai un trip sur deux pieds à vivre.
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