lundi 1 juillet 2013

Et il vécut heureux

Ça vaut toujours la peine de terminer en beauté ce qu’on aime.

C’est avec cette petite pensée en tête que je me suis rendu à St-Félicien en fin de semaine, pour le championnat québécois de cross-country.

Petite pensée anodine et quétaine, certes, mais empreinte d’un petit côté spirituel. Pour moi, c’était essentiel, mon abandon de Baie St-Paul devait cicatriser. Je devais renouer avec le cross-country, terminer une course sur une bonne note, sans regret ni amertume.  

Mon choix s’est arrêté au championnat québécois. J’adore le parcours de St-Félicien, pourquoi m’en priver. Pas de repos, ni monté ni descente interminable, mais tout de même un dénivelé appréciable. On ne s’y ennuie pas, comme dans des montagnes russes.

Le même genre de montagnes russes qu’à Baie St-Paul. Et comble de similitude, la pluie tombait non pas à boire, mais à se noyer debout. En voiture, alors que je me dirigeais vers le Lac St-Jean, le déluge était tel qu’il ne manquait plus que Noé et son arche. Remarquez, j’aurais préféré savoir le barbu et son troupeau de rescapés m’attendant à destination, question de dormir au sec. He non. Camping, les amis. Et il faudra monter la tente. Aussi bien se préparer mentalement.

Arrivée à destination. Alexie, ma petite sœur participait aux épreuves de sprint du vendredi soir en plein centre-ville. Le spectacle s’annonçait divertissant ; non seulement le parcours était aménagé dans les règles de l’art (curves-banks, bosses de chameau et petits sauts), mais les jeunes sont reconnus pour ne pas se ménager quand il s’agit d’épater la galerie. L’ennui, c’est qu’il pleuvait, que c’était glissant, et qu’Alexie est tombée au premier round. Heureusement, elle était consolable, prête à participer aux trois autres épreuves de la fin de semaine. Moi, j’optais pour un réconfortant repas au resto avant de m’immerger dans l’humidité de ma tente.

Déjà que la taille des terrains de camping du centre de ski est comparable à la propriété immobilière d’un schtroumpf et que les moustiques sont gros comme des poires transgéniques, il fallut que tout soit trempé. Et pas une, mais deux nuits de camping avec des prévisions météorologiques qui manquant cruellement d’optimisme.   

Trêves de pleurnichage. Question de me faire plaisir, samedi, la veille de la course de cross-country, j’allais explorer les sentiers du coin, non pas à vélo, mais à course à pied. Plutôt inhabituel de courir la veille d’une épreuve, mais ô combien ce fut plaisant. Les sentiers sont magnifiques, parfaits pour du trailrunning, et les moustiques sont rapides comme des dopés, à l’assaut des marcheurs. De toute façon, ça aurait été ridicule et suicidaire de marcher, en proie aux hostilités des maringouins.
J'aime bien ces souliers ces temps-ci.
Le lendemain venu, place au spirituel. J’ai participé à beaucoup de courses de vélo dans ma vie, mais jamais à une « dernière course ». Étrange sensation.  Étrange motivation. Et dans des habits tout neufs en plus, puisque l’équipe d’Espresso Sport vient tout juste de les recevoir. Mais voilà : j’allais me faire plaisir. Je suis parti bon dernier, sans souffrance, pour rouler à bon rythme par la suite, en pleine zone confortable, sans soucis de résultat. Un bon effort tout de même, mais avec un esprit de réconciliation envers moi-même plutôt que de performance sportive. Comble du bonheur, au bord du parcours, certains ne manquèrent pas de m’encourager dans mon chemin de croix. Merci tout spécial à Jacques Galarneau, commentateur et animateur de l’événement, pour ses bons mots d’encouragement tout au long de la course. Ses bonnes paroles solidaires firent toute la différence.

Et maintenant ?

Ma « dernière course » officiellement derrière moi, je peux dormir sur mes deux oreilles, et si l’envie se pointe, retenter l’expérience de la course de vélo. Peut-être plus tôt que tard, sait-on jamais.

C’est un dénouement un peu plus heureux que le précédent, non? 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire