mercredi 24 avril 2013

Leçon d'humilité


Rouler à vélo sur la route est une chose. Courser à vélo sur le bitume en est une autre. Je l’ai appris à mes dépens dimanche dernier.

Question de pimenter mon entrainement, j’ai succombé à la tentation de me mêler à d’autres copains, tous autant sevrés de courses vélocipédiques que moi, pour la première épreuve québécoise sur route de l’année. J’appréhendais mollement cette compétition : une sortie de volume en bonne compagnie, tout au plus rehaussée de quelques échappées lorsque l’occasion se pointerait.

Légère erreur de planification. Le peloton routier ne brille pas que par ses bas blancs, ses vélos prohibitifs et ses mollets soigneusement enrobés de banana boat. Lorsqu’il s’agit d’appuyer sur les pédales, les routiers peuvent surprendre. Disons que j’étais stupéfait.

Je dois admettre que depuis que l’on m’a appris à pédaler, c’était la deuxième épreuve de vélo de route à laquelle je participais. La première remontait à l’été 2009. On pourrait me qualifier de néophyte en la matière. Hormis l’analyse des courses à la télé, mes compétences stratégiques étaient quelque peu rouillées, voire limitées.

Dans la nonchalance, je suis arrivé sur les lieux de course avec tout juste assez de temps pour enfiler mes habits et récupérer mon dossard. Plusieurs participants s’échauffaient déjà. Je me demandais bien ce qu’ils avaient tous à sprinter dans le stationnement. Pour moi, une course de route ça part molo.

Vient l’heure du départ. Loin d’être réchauffés, mes muscles étaient comme les pieds de votre blonde ou de votre chum sous la couverte. Frigorifiés. Et c’est parti. À bloc, tiens.

30 secondes suffirent pour que le peloton se passe de moi. Mon corps ne réagit pas à l’accélération. Incapable de m’accrocher. La honte. 

Je continue malgré tout, puisque le soleil est tout de même de la partie. Je rejoins un autre dans la même situation que moi. Il me sort l’excuse du manque d’entraînement, moi je me retiens de l'envoyer manger de la marde.

Je me résigne tout de même : j’attendrai  le peloton des séniors 3 (l’équivalent des séniors sport) parti trois minutes derrière nous. Ils me rattrapent, et j’intègre discrètement leurs rangs. L’un d’eux me lance un chaleureux « enlève ton parachute ! » (Je portais pour me couper du vent un manteau qui à l’inesthétique habitude de gonfler dans le vent)

Mais dites donc, est-ce que toute cette insolence est contagieuse ? Je sens qu’on me regarde comme une coquerelle qui s’introduit dans une boîte de céréales. Mis à part cet attentat à la sympathie, le reste de l’épreuve me fut tout de même profitable. Je m’installe dans ce peloton pour ce qui allait être un entraînement de stop-and-go. À bloc, arrêté, à bloc, arrêté. Ainsi de suite, pendant plus de deux heures, à suivre des roues et emmuré d’excités de la pédale. Passionnant.

J’ai joué la carte de la prudence pour franchir dans le peloton le fil de cette leçon d’humilité.

Les sentiers me conviennent donc bien mieux que le bitume. Heureusement, la série de coupe Ontario débute la fin de semaine prochaine, et je ne manquerai pas de prendre part à la fête. Voilà l’occasion d’oublier cette déconfiture, et pourquoi pas de sortir mes plus beaux habits parachutes, tiens.

   

3 commentaires:

  1. l'insolance et l'arrogance c'est coutume en course sur route, pleins de petits frais chier qui te regardent de haut avec leur bécike de dentiste. Je sais de quoi je parle, je viens de là et je peux te dire que l'ambiance en MTB est tellement plus acceuillante! Ayant fait le switch l'an passé, je ne reviendrais jamais en arrière.

    Côté forme physique, je pense que tu étais peut0être juste dans une mauvaise journée, car pour connaitre les chiffres d'élite en MTB et en route, les 2 s'équivalent amplement.

    Bonne course en ON

    je link mon blog, shameless ;)

    cyclingtrainingnuts.blogspot.ca

    RépondreSupprimer
  2. T'en fait pas, je ne suis pas inquiet pour ma forme physique.

    je m'attendais un peu à me faire regarder de haut en fait. C'est tout de même flagrant les différences de mentalité et de culture entre la route et le mtb. D'un côté le peloton te roule dessus su tu crache, de l'autre il y a toujours quelqu'un pour te demander si tu es correct. Pour moi, si j'ai à choisir, ce n'est pas trop dur...

    RépondreSupprimer
  3. bien d'accord

    je t'ai justement demandé si tu étais OK a Bromont pendant le tour de warm up, tu gossais après ton soulier

    :P

    RépondreSupprimer