Eh voilà, la série de la Coupe Canada 2012 se
termine aussi vite qu’elle a commencé. Trois fins de semaine, trois courses,
trois jours inoubliables. Inoubliables de malheurs.
Sans attente, je pris le départ de Tremblant sans réelles
ambitions, hormis celle de donner le meilleur de moi-même. J’y termine 17e.
Pas si mal.
Après Tremblant, bête que je fus d’espérer. Le deuil
n’en fut que plus désagréable. Coup du destin : à Baie-St-Paul, un « jour
sans » m’empêcha d’avancer. J’y termine 26e avec une humiliante
chute à mon dernier tour, ce qui m’arracha quelques frivoles positions.
Vint la troisième manche à Hardwood Hills. Une
malchance inouïe me collait bel et bien aux pneus. Motivé comme un joueur de rugby
néo-zélandais, n’ayant absolument rien à perdre, j’ai tout donné. Pour 15
secondes de course. Ce court, mais intense laps de temps écoulé, ma roue avant
frotta celles de quelques surexcités qui me devançaient. La témérité de quelques-uns conduisit le peloton dans un tumulte d’acrobaties des plus
spectaculaires. Grandiose fut le spectacle. Modeste fut la solidité de ma roue
avant. Elle oscillait. Je constate, je m’arrête, je me contrarie. Fin de la
partie.
Mais trêves d’amertumes. Parler de mes malheurs n’entraine
que déprime et ennui. Attardons-nous plutôt aux bons côtés. De un, j’ai épargné
mon genou. De deux j’ai rencontré des gens sympathiques. De trois, j’ai exercé
mon anglais qui ne sort pas souvent de son terrier. Yes-no-toaster.
Faute d’avoir été sélectionné par l’équipe du Québec
pour ce projet, je dus trouver un autre logis. Heureusement, Sarah Moore (également
coureuse élite) et sa famille eurent la bonté de m’amener avec eux.
Nous logions à cinq minutes du site de course, chez
un couple de gentils retraités. Et pas n’importe lesquels : la dame fut
jadis, dans les années 1990, championne du monde de vélo de montagne chez les
60 ans et plus. Vous avez bien lu.
Autant accueillant est ce couple de sportifs septuagénaires,
autant chaleureuse est leur demeure. Blottie au creux d’un bosquet, l'accueillante maison semble tout droit sortie de la Compté, où réside Bilbon Sacquet.
En son intimité, le confortable logis regorge des
traces d’un passé sportif des plus glorieux : médailles, trophées et photographies
font honneur aux murs. L’air est empreint d’une passion pour le plein air, le sport
et la compétition. On y respire la même flamme sportive.
Outre ces souvenirs, elle est coquettement décorée. Telle
une bonne vieille pantoufle, la chambre qui m’est attitrée m’invite au repos.
Boiseries, odeur de pin et matelas moelleux vous emportent dans un délicieux sommeil.
Avant de m’endormir, je peux même sentir que les draps de flanalette ont été choisis
et installés avec bienveillance.
Ces gens sont si charmants qu’ils nous nourrissent
comme des rois. Ou plutôt comme des sportifs à la chasse aux glucides. En plus
de toutes sortes de bons aliments biologiques, nous sont servis croustades aux
petits fruits, brownies et une multitude de petits plats maisons. Vous
devinerez qu’ils sont savoureux et préparés avec amour.
Bref, malgré tout, le séjour fut des plus agréables.
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