Les confessions semblent la grosse mode, alors je me
lance :
Je l’avoue. Je suis dopé.
Les endorphines, vous connaissez ? Une substance
euphorique et analgésique libérée par le cerveau suite à un effort physique. Dopé
aux endorphines. Il n’y a pas plus légal et sain.
J’en ai une sérieuse dépendance. Les quelques
annulations d’entraînements ces derniers jours me l’ont confirmé. Blessure
oblige. Privé de ma dose quotidienne, je vacille au-dessus d’un abîme sans
fond.
Le sevrage est pénible. Tout d’abord, il y a la
colère. La colère de subir le bon vouloir d’un tendon récalcitrant. Ensuite
vient la panique. La panique des jours puis des semaines qui s’enchainent, du
temps qui fuit, des courses qui approchent, de la forme qui s’enlise. Suit la
frustration. Celle de ne pas être à la hauteur de tous les efforts fournis. Enfin
vient la remise en question : ai-je fait mon temps ?
Non. Du moins pas encore.
L’endorphinomanie, c’est probablement une des plus
belles dépendances. Chaque entraînement, chaque sortie de vélo, c’est une bonne
occasion d’y gouter. Gouter à l’euphorie, à la béatitude, à l’extase.
Sevré, je me suis surpris, tel un toxicomane, à tout
faire pour ne serait-ce qu’une dose. Tout y est passé : alimentation, position
sur le vélo, techniques de récupération. Tout pour que ce coquin de genou ne perturbe
plus mon bon plaisir.
J’ai souffert. Pas juste mentalement, physiquement
aussi. J’ai confié le mal aux bons soins de plusieurs spécialistes, dont un
physiothérapeute aguerri. Ce cher monsieur m’a brutalement soulagé d’une
tension qui nuisait au bon fonctionnement de l’articulation rebelle. La technique :
un ponçage de la bandelette iliotibiale. Le prix : un terrible supplice
corporel.
Vous voulez savoir à quel point? Imaginez simplement
Rocky Balboa exerçant son punch sur votre bandelette. À faire grimacer Chuck
Norris.
Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour sa dose d’endorphine…
Je l’ai finalement eu ma rechute. Samedi, j’ai joint
quelques sympathiques cyclistes pour une petite compétition : première
étape du circuit régional. Le genou a tenu bon, le moral aussi. En fait, j’étais
plutôt de bonne humeur.
Voilà qui s’annonce plutôt bien. La première coupe
Canada aura lieu ce samedi à Tremblant. J’y anticipe un gros trip d’endorphine.
Première course régionale, Val-Morin |
Super texte. Je suis totalement d'accord avec toi! Après trop longtemps sans pouvoir faire de vélo à cause d'une blessure, je regoûte aux endorphines !
RépondreSupprimerBonne course à Tremblant, on se voit à BSP !
Marc-O