Être ou ne
pas être, telle est la question, disait l’autre. Question toute simple, mais
qui requiert un brin de réflexion, surtout quand la question s’applique à un
sport de haut niveau. Être un athlète élite, ou un banal sportif ? S’appliquer
à pédaler vite, ou simplement pédaler ? Vie monastique, ou vie ludique ? Telle
est la question.
Déjà
quelques semaines que je n’ai écrit de petit mot sur cette tribune,
probablement parce que cette réplique shakespearienne me creusait l’encéphale.
Et comme mes envies d’activités cyclables sont légèrement à l’opposé de celles d’un
maire torontois bien à la mode ces temps-ci, loin de moi l’idée de me morfondre
dans la sédentarité.
Quand il est
question de prendre ce genre de décision, je n’ai jamais été bien talentueux. C’est
bien moi, mon signe astrologique le confirme. Une vraie balance ; je ne
suis pas le champion des décisions, tout comme je suis sensé apprécier
particulièrement les couleurs rouge et bleu. Or, je dois dire que je ne suis
pas plus fan de Capitaine America que de ces deux couleurs ornant son
déguisement.
Il me fallut
donc prendre une décision. Le choix ne s’annonçait pas des plus aisés. Dans le
coin droit : la course à pied. Sport le plus ancestral qui soit, simple,
universel, et que j’ai secrètement aimé pendant toutes ces années alors que je
poussais sur les pédales. Dans le coin gauche : le vélo. Mon premier
véritable amour. Mon premier vélo de montagne n’était pas bien loin de mon
oreiller, tout juste à côté de mon lit, à portée de main. (Et parfois encore
aujourd’hui je l’avoue.)
Or je n’ai
jamais aimé les conflits. La décision fut donc que je m’adonnerai aux deux
activités. Un armistice en quelque sorte. Pourquoi pas, tout le monde est
content. Aller vite sur deux roues et sur deux pieds c’est possible, et cela
risque de contribuer à mon bon plaisir. Qui dit plaisir dit succès. Qui dit
succès dit et surtout accompli ce qu’il veut. Alors voilà, les deux ce sera.
Pour
l’instant, mon menu hivernal se compose à la fois de séances de computrainer,
de course à pied et de ski de fond au passage. Un bel équilibre en soi. Mes objectifs
de performance eux seront tout autres, mais toujours aussi bien équilibrés. Bien
que je ne sois capable de mettre de côté l’idée de la quête de vitesse, les
hautes voltiges de la performance devront un tantinet se passer de mon
dévouement des plus complets. Je préfère y aller avec l’inspiration du moment,
mais toujours avec autant d’ardeur à la tâche.
Avec l’ardeur
vient inévitablement un but. Mis à part de poursuivre ma quête de bon temps, je participerai à diverses compétitions de
course à pied en forêt et sur bitume, en plus de celles à vélo de montagne,
tout ceci dans un esprit des plus pacifiques à l’égard de la balance de mes
plaisirs.